Trois raisons de l'effondrement du catholicisme
 
 
1- Le catholicisme n'est plus le vecteur de l'idéologie en cours dans les pays où il est majoritaire, il ne donne plus le ton dans la société... et c'est tant mieux.
 

Pendant des siècles, le christianisme a véhiculé une idéologie selon laquelle l'homme était mauvais, et qu'à cause de cela, tout allait de travers (lire à ce sujet les ouvrages de Jean Delumeau).
L'idéologie humaniste a supplanté la précédente en prétendant que c'était de la société que venait tout le mal, et qu'il suffisait par conséquent de la réformer.

 
Depuis que le catholicisme n'a plus le marché de l'idéologie en main, il ne cesse de s'effriter. Les intégristes aimeraient bien que l'église reprenne la main, mais la confusion des genres entre le politique et le religieux est un abus.
Le royaume des cieux doit être recherché à l'intérieur de soi et non dehors.
 
2- L'église a chassé le surnaturel de son discours.
 
L'église se veut rationnelle, si bien que le discours qu'elle tient est ou bien pontifiant et compliqué à l'extrême lorsqu'il émane des autorités (exégèse, encycliques) ou bien trop simpliste et à vocation sociale lorsqu'il émane du simple curé.
Mais pourquoi viendrait-on à l'église entendre le prêtre parler du chômage et de la société lorsque la télé le fait tellement mieux.
 
L'attente des fidèles n'est pas satisfaite.
On voit bien que les ouvrages concernant le surnaturel se vendent très bien..
Evidement, il serait fâcheux que le prêtre propose à la fin de l'office des talismans en vente, ou qu'il fasse ses sermons sur le thème de l'acquisition de nouveaux pouvoirs.
Mais le thème de la prière concerne le surnaturel dans sa plus belle expression et peut combler cette attente autrement exprimée.
 
3- L'église est marquée de l'empreinte négative d'une mystique de l'humiliation
 
Le modèle mystique proposé par l'église est trop empreint du reniement de sa propre personne. Cette mystique morbide imprime sa marque dépressive plus profondément qu'on ne le croit. Elle laisse entendre que la mystique concernerait seulement des personnalités héroïques et nécessiterait un renoncement inhumain.
 
La mère d'une amie, une agricultrice "éclairée", lui disait à peu près ceci "Un peu de mystique, ça va. Mais il ne faut pas en abuser". Cette dame était pourtant une chrétienne pratiquante, et ses propos reflètent ce que pense la plupart des catholiques.
Sa remarque, au regard de la mystique de reniement qui a marqué d'une empreinte profonde notre catéchisme intérieur, est pleine de bon sens. Au regard de la vraie mystique qui est lu
mineuse, cette agricultrice cesse d'avoir raison : la prière devient le seul produit dont on puisse abuser non seulement sans subir de dommages, mais même avec bénéfices.
A
lors que tous les autres excès que nous pouvons expérimenter sont, si on les poursuit jusqu'à leur terme logique et charnel, en fin de compte mortels, la prière constitue le seul excès qui soit salutaire.
 
Si l'église proposait à nouveau le visage lumineux et efficace d'une mystique respectueuse de la personne du fidèle, elle commuterait plus de pèlerins.
     
   
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