Les enjeux de notre époque
 
C'est dans le courant du new age qu'on peut reconnaître l'aspiration spirituelle contemporaine, la cible intéressante.
 
Mais au lieu d'essayer de communiquer le trésor qu'elle possède à cette frange qui a "faim et soif", l'église préfère les mépriser.
Seul, un Jean-Yves Leloup sait trouver le langage adéquat.
 
Les clients du new age ne songent que rarement à redécouvrir leur christianisme, ils préfèrent le bouddhisme tibétain aux pères de l'église.
Il suffirait de dépoussiérer le langage théologique : le mot "miséricorde" ferait fuir la plupart des lecteurs du new age, parce qu'il semble si "dépassé", et pourtant il s'agit là d'une notion très riche et très belle, qui contient toute la théologie chrétienne et qui ne demande qu'à être réexpliquée. De la même façon, le symbolisme chrétien est complet, pourquoi ne pas le reproposer à notre émerveillement, nous l'enseigner à nouveau ?
Encore faut-il connaître sa propre richesse...
 
L'église semble ne plus connaître son but
 
Elle doit avoir pour objectif la déification du chrétien, et pour atteindre cette cible revenir à la primauté de la seule prière.
L'église semble bien dispersée entre toutes ses préoccupations : elle perd de vue que si la prière n'est pas le coeur de toutes ses activités, elle n'a plus de sens.
La priorité de la prière devrait être rappelée sans cesse aux clercs comme le moteur indispensable.
 
Une petite devinette pour terminer : quel est le meilleur moyen pour faire perdre la foi à un chrétien ?
Réponse : lui mettre un catéchisme entre les mains.
 
Une bonne idée serait de redéfinir ce catéchisme de façon hiérarchisée, qui puisse distinguer et ordonner de façon dynamique l'essentiel de l'accessoire, en faisant apparaître les liens.
Ce catéchisme pourrait également laisser bruisser le souffle de l'Esprit, plutôt que d'emprunter son style aux arrêts de cassation.
 
Après tout, il faut bien reconnaître qu'une grande partie de la théologie encombre le chrétien (puisqu'elle ne l'aide pas à prier) : pourquoi mettre à égalité l'accessoire (voire le superflu) avec ce qui constitue le coeur de la théologie ?
Le chrétien n'a que faire de savoir que la vierge Marie n'est pas morte, mais est montée au ciel telle une fusée, par exemple. Plus grave, ce genre de dogme risque d'ébranler sa foi en lui faisant fortement douter du reste. Que répondre au fidèle qui s'interroge sur le fondement de ce type d'assertion ? Tout simplement que celles-ci n'ont aucune importance, qu'elles ne comptent pour rien, qu'il ne doit pas s'en préoccuper et que dans le grenier de l'église, il y a beaucoup de choses qui sont entassées depuis longtemps
.
 
Toutes les religions ont tendance à sédimenter, à ajouter des tranches par-dessus les tranches sans en retirer aucune.
S'il a pu y avoir de grands maîtres spirituels à l'intérieur de confessions pourtant différentes, comme le monophysisme, le nestorianisme, l'orthodoxie ou le catholicisme, c'est bien que leurs dissidences théologiques importent peu.
St Paul, qui ne connut aucune des nuances propres à tous les conciles successifs était-il tout de même un bon chrétien ?
Suivons l'exemple d'Isaac le Syrien lui-même, ce moine nestorien hésychaste du VII° siècle, maître de prière par excellence, qui recommandait à un frère moine de ne pas s'encombrer de vaine théologie, si celle-ci n'était pas de nature à contribuer à sa prière.
     
   
page précédente