Deux tentations
 
Il est deux tentations contraires sur le chemin de la prière : le découragement et l'orgueil spirituel.
 
Je ne veux plus rien faire : le découragement.
 
Il y a d'abord, pour ceux qui ont déjà expérimenté l'état de prière continuelle et pour ceux qui ont connu des moments de grâce priante intermittents, des moments d'aridité où nous ne savons plus retrouver ni le fil de la prière en nous ni même la force de le chercher.
 
Cette nuit obscure est désespérante.
Dans ces moments-là, nous croyons avoir tout perdu, mais ce n'est pas tout à fait exact.
Les graines sont bien là pour ceux qui ont déjà connu les fruits de la prière, simplement rien ne se fait plus sentir.
La méthode de la prière unifiante est un excellent moyen d'en percevoir à nouveau le souffle plus discret.

Il y a également les cas de péché "flagrant", c'est à dire de "chute" quand on fait ou refait de soi-même, en conscience, ce qui nous semble pourtant s'opposer à une attitude "chrétienne".
Alors, nous nous sentons bien loin de l'image que nous attendions de nous-même dans la prière, et à nouveau nous nous refermons.
 
Ici, croyant douter de notre capacité à aimer ou à vouloir Dieu, nous rejetons momentanément la capacité qu'a l'Esprit de percer nos nuages et de nous retrouver.
Nous abandonnons le combat et refusons de nous disposer à nouveau intérieurement à la prière.
 
Une solution peut être de rechercher à nouveau en soi la direction de la joie ou la direction de la paix : attention, non pas rechercher la paix ou la joie, mais rechercher dans leur direction. C'est par-là qu'on pourra discerner à nouveau la trouée de l'Esprit.
 
Ca marche trop bien : l'orgueil spirituel.
 
On l'appelle aussi "vaine gloire".
Il attaque dès que nous avons gagné en monotropisme, et
il a l'inconvénient de ne pas nous laisser aller bien loin dans la dépropriation et l'intériorité.
Nous ne le reconnaissons pas toujours : il se déguise pour nous faire croire perpétuellement que nous avons des mérites dans le chemin de la prière, et que nous sommes décidément très fort.
     
   
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